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Les origines du nom de Feyzin

Publié le par Oxymore

Aujourd'hui nous nous intéressons aux origines du nom de la commune.

Alors bien sûr, nous nous référons d'abord à notre historien local, Georges Saunier.

Le premier volume des ouvrages de Georges Saunier, "Feyzin au passé simple"

Le premier volume des ouvrages de Georges Saunier, "Feyzin au passé simple"

Dans son premier livre, Georges Saunier écrit dans son premier chapitre :

"Mais d'où vient le nom de Feyzin? Il y a plusieurs explications. La plus plausible, et la plus fréquente, est que Feyzin vient de fasces (fagots). Pays des fagots, lieu où l'on vient faire les fagots. Ce qui veut dire que depuis deux mille ans, c'était ici jusqu'à hier encore, dans la plaine du Rhône, à l'ouest des 900 hectares de son territoire, le même paysage romantique de lônes envahies de brume, de saulaies d'argent et de vorgines échevelées !"

Avec poésie, Georges Saunier nous donne l'explication presque officielle des origines latines de Feyzin.

Essayons d'aller plus loin.

En italien, le mot fascina signifie fagot et fascine ("fascine n.f. (lat. fascina) assemblage de branches pour combler les fossés, empêcher l'éboulement des terres, etc.", Larousse, 2014).

Toujours en italien, fasciname est le petit bois.

Alors je me suis tourné vers Jacqueline Badon, professeure de lettres classiques et amie, qui m'a dit ceci, autour de ce mot :

"Le latin fascinum viendrait d'un verbe grec et signifie charme, maléfice ; on utilisait aussi ce mot pour désigner le membre viril. Quant à fascinare, c'était utiliser des pratiques magiques, jeter un sort, ensorceler, fasciner."

Mais avec fascis (ou fasces?), ajoute Jacqueline, ce n'est pas le même mot : 

fascia signifie bandelette, bandage, d'où la fascinafagot lié, et bien sûr le fascisme : les licteurs chargés dans la Rome antique de la sécurité étaient des magistrats porteurs de baguettes liées en faisceau auquel était attachée une hache symbole de vie et de mort. Mussolini a repris ce symbole. C'est une métonymie : au lieu de parler des morceaux de bois, on parle de ce qui les lie. On retrouve aussi ce mot dans la fasciathérapie, qui consiste à manipuler les fascias, membranes conjonctives autour des muscles par exemple.

Pour compléter : fascinum a un rapport avec fas qui signifie l'expression de la volonté divine, que l'on retrouve dans fatumle destin et en français dans fatal. Pour les Anciens, les Grecs surtout qui avaient un adjectif composé kaloskagathos qui signifie beau et bon, les deux étant liés, la beauté était un don des dieux, et dans notre culture elle reste un privilège, d'une grande injustice !"

Fagot de genévrier (web)

Fagot de genévrier (web)

Il serait intéressant de vérifier l'évolution linguistique de ces mots pour trouver le nom Feyzin. Mais mes connaissances en ancien français remontent à très loin et je ne me sens pas le courage...

Je remercie ici Jacqueline Badon pour les précisions qu'elle m'a données.

Les origines du nom de Feyzin

Pour finir avec tout autre chose, nous poursuivons notre revue des anciennes publicités lyonnaises, toujours avec l'excellent site "Le temps des réclames" :

Teppaz, entreprise lyonnaise (1955 pour la seconde publicité)
Teppaz, entreprise lyonnaise (1955 pour la seconde publicité)

Teppaz, entreprise lyonnaise (1955 pour la seconde publicité)

Exposition de Lyon 1914, Compagnie du Gaz, par Mirande

Exposition de Lyon 1914, Compagnie du Gaz, par Mirande

Lyon, Vaise

Lyon, Vaise

Pétrole Hahn, à Lyon

Pétrole Hahn, à Lyon

Les origines du nom de Feyzin

Concernant les pâtes Rivoire et Carret, nous trouvons les explications qui suivent sur le site du Ministère de la Culture, https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/IA69000006 (extrait) :

C'est à partir de 1909 que l'usine Rivoire et Carret est construite dans le quartier de l'industrie à Vaise, ancienne commune de Saint-Rambert au lieu dit de la Sablière. En 1880, une première usine de pâtes alimentaires est créée par le fondateur, Jean-Marie Carret (1829-1913) qui s'allie avec son cousin Claudius Rivoire (1835-1893). Cela donnera naissance à la société Rivoire et Carret. Elle est installée au 121 cours Lafayette. C'est à la suite de l'incendie de cette dernière et encouragé par le père Jean-Marie et aidé par le beau-frère l'architecte Augustin Pouzet, que sera construite dès 1909, une grande usine modèle de pâtes alimentaires au 30 quai Paul Sédaillan à Vaise. Une extension du site aura lieu en 1925 : une imprimerie et un château d'eau. La date est portée sur la partie sud du château d'eau. Johannès Carret est le directeur (1860-1940) de l'usine qui fête son centenaire en 1960. La société Rivoire et Carret se spécialise dans la fabrication de pâtes au blé dur. Le blé arrive par la Saône, gare d'eau de Vaise, à proximité de l'usine, pesage des semoules sur le pont bascule situé dans la cour. Le départ des produits finis s'effectue par voies ferrées, un raccordement ferroviaire à la gare de Vaise est prévu dans l'usine, sortie sud-est. Johannès Carret dirige l'entreprise jusqu'en 1940, son fils Jean prend la succession jusqu'en 1966, puis monsieur Chamberon (neveu de monsieur Carret). En 1968, l'usine est fermée, elle s'associe dans un premier temps avec la société Lustucru de Grenoble puis est rachetée en 1972 par la minoterie marseillaise Skalli (ex-fournisseur de Rivoire et Carret). Le capital machines est déménagé à Marseille, excepté dans l'atelier de semoulerie où il reste au premier étage un ensemble de six moulins à semoule ainsi qu'un autre moulin en parfait état de conservation, au second étage, un plansichter et trois tamiseuses en place et au troisième étage (étage de comble) des presses qui ont été déplacées. La partie imprimerie de l'usine va être réutilisée à différentes périodes : de 1968 à 1972 par l'imprimerie Rocafane. De 1973 à 1983, c'est le Marché Commun du Meuble qui vient occuper les locaux pour 10 ans. Depuis 1983 ce sont les Emmaüs qui occupent cette ancienne imprimerie. De même de 1980 à 1981, l'entreprise de transports Joyaux s'installe au rez-de-chaussée du bâtiment des semoules (bâtiment principal). Des quais de chargement sont alors construits sur la façade ainsi que trois grandes portes, à l'intérieur du bâtiment l'escalier en pierre est démoli et remplacé par un escalier en bois, aujourd'hui ce rez-de-chaussée est utilisé par des artistes pour préparer et entreposer des oeuvres volumineuse, le lieu se nomme le musée de monsieur P. Dans le bâtiment administratif se trouve deux sociétés : Gibimport service commercial, Sofrace société de commerce extérieur. Depuis la fermeture de l'usine le logement du chef du personnel dont l'entrée est située au 76 rue Johannès Carret est utilisé par le gardien de l'usine, monsieur Paget (entretien en juin 1999) qui est entré dans la société Rivoire et Carret en 1945. A proximité du site aux n° 25 et 29 du quai Paul Sédaillan se trouve deux immeubles où habitaient des ouvriers de la société dont monsieur Paget de 1950 à 1968, pas de logement patronal mais un appartement rue Pierre Corneille dans le 6e arrondissement de Lyon à proximité de la première usine et une maison de famille à Dompierre dans l'Ain . En 1945, Rivoire et Carret employait 600 employés, en 1960, 300 personnes. Le tombeau de la famille Rivoire et Carret se trouve dans l'ancien cimetière de la Guillotière (rue du Repos).

Pour finir, cet objet décoratif vu à Emmaüs Grand Sud (La Réunion) :

Les origines du nom de Feyzin

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