Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

L'ancienne église de Feyzin

Publié le par Oxymore

Deux photos envoyées par C.L., qui est passé chez Paul Navergoni.

L'ancienne église de Feyzin
crédit photos C.L.

crédit photos C.L.

Voici ce qu'écrit C. à propos de ces photos :

"Lundi matin chez Paul nous avons trié une énorme quantité de papiers, factures, courrier, etc. etc. de notre bonne ville de Feyzin.

En fin de matinée, en sortant, nous faisons le tour de sa vieille ferme et je repère cette colonne qui soutient l'avancé de sa grange : assez originale, faite en bloc de meulière ?

Je demande si elle est a l'origine de la construction de la ferme.

Non, mieux encore, ses ancêtres ont récupéré ces blocs lors de la démolition de l’église de Feyzin le bas.

C'est un trésor et une sacrée découverte pour moi, de plus ils ont récupéré le bénitier de l'église qui (pour la légende) a longtemps servi d'auge à cochons.

Le bénitier ira peut être un jour dans le futur musée du Fort, souhaitons le."

Oui, une belle découverte ! Comme C. avait envoyé ces documents à Dominique (Bailly), celui-ci répond en commentaire :

"Effectivement, ces blocs proviennent bien de l'ancienne église. D'après ce que j'ai entendu dire, ils proviendraient des piliers qui soutenaient un auvent qui se trouvait au-devant de la porte d'entrée de l'église. On m'a aussi dit que la première statuette de vierge qui était dans la petite niche sur la façade de la maison provenait elle aussi de l'ancienne église. Mon grand-père disait qu'il en restait un chicot de mur au pied de la colline au niveau du virage au départ de la montée des gorges. Est-ce vraiment un vestige de l'église ou un reste de muret de clôture du pourpris ou de soutènement de la colline ? On le voyait encore dans les années 70 mais je ne pourrais pas te dire s'il existe encore."

Dominique, a qui j'avais écrit, me confirme que "selon la tradition orale, des éléments provenant de l'ancienne église qui se trouvait au bas de la Montée des Gorges ont été réutilisés dans la ferme Rivière".

Et en effet, j'ai toujours entendu dire dans ma famille (ma mère, ma grand-mère) que avant l'église actuelle qui se trouve sur le Plateau, la première église de Feyzin se trouvait près de l'actuelle voie de chemin de fer, effectivement juste avant le virage de la Montée des Gorges. Et puis Georges Saunier l'a confirmé dans ses écrits (voir dans ce blog les articles consacrés aux recherches de Georges Saunier). La décision de construire une nouvelle église avait été motivée par le fait que la première église tombait en ruines.

L'ancienne église de Feyzin

Et lors de mes pérégrinations d'ado, j'allais dans ce qui est maintenant une grotte ou cavité sur le flanc de la colline (photo ci-dessus), visiter ce lieu, à la recherche d'un hypothétique reste d'autel ! Mais il n'y avait que du sable au sol et du minéral...

Dominique, toujours féru d'histoire locale, m'indique que "l'ancienne église est représentée mais de façon schématique sur la planche 118 dite de Belley de la Carte de Cassini levée en 1758".

Détail de la planche 118 de la carte de Cassini (capture d'écran)

Détail de la planche 118 de la carte de Cassini (capture d'écran)

Remerciements à C.L. et Dominique Bailly

Et puis j'avais déjà publié dans ce blog (au tout début) l'image suivante :

L'ancienne église de Feyzin

Il s'agit d'une photo d'un projet datant de 1848 pour la nouvelle église de Feyzin. Ce projet ne fut pas retenu, le clocher fut conçu en pointe, et après la reconstruction suite à un incendie, le clocher actuel est bien plus imposant (et plus beau).

Je ne sais comment j'ai eu cette photo, il y a fort longtemps ; on connaît l'auteur de la photo (M. Basson) mais pas le concepteur de ce projet d'église. Dommage...

Précisions historiques :

A la suite de la parution de cet article, Dominique Bailly m'a envoyé le texte ci-dessous, qu'il avait retrouvé, avec des annotations qu'il a portées en rouge :

    Selon M. Claudius Brouchoud  (docteur en droit ; avocat à la Cour d'appel de Lyon), la voie romaine de Lyon à Vienne (lointain ancêtre de notre nationale 7) passait  au bas de la côte près de l’église, avant  de rejoindre à partir de Feyzin (probablement au niveau des Razes), les hauteurs jusqu’à Vienne. Au moyen âge, la route aurait  été portée à mi-coteau ; avant de rejoindre le plateau et donc le tracé actuel de l’ex RN7, à la fin du XVII ème siècle.

    Extrait de son exposé du mardi 2 septembre 1879, sur les voies de communication entre Vienne et Lyon dans l'antiquité, à l’occasion du congrès tenu par la Société française d’Archéologie pour la conservation et la description des monuments :

     « C'est une chose digne de remarque que, sur la rive gauche du Rhône, les mêmes changements de tracé se sont produits, aux mêmes époques et toujours dans le sens de l'éloignement du fleuve. Ainsi, la route la plus ancienne, du moins dans sa partie entre Lyon et Feyzin, — car de cette commune jusqu'à Vienne, la voie romaine était placée sur la hauteur comme un poste d'observation ou une route stratégique, — était au bas de la côte. Son tracé était indiqué, il y quelques années encore, par les ruines de l'ancienne église, que le chemin de fer PLM (1) a renversées.

     La vie de Saint Didier, par Adon, nous apprend d'ailleurs qu'au VIIe siècle, à l'époque où furent transférés de Saint-Didier-sur-Chalaronne les restes de l'évêque martyr, le clergé lyonnais les accompagna jusqu'à Feyzin en bateau , que le corps fut déposé dans l'église du lieu, et que le clergé de Vienne vint les y chercher processionnellement pour les porter dans l'église de Saint-Pierre-et-Saint-Paul, où reposaient déjà quelques-uns de ses prédécesseurs sur le premier siège des Gaules; au moyen âge, au contraire, la route fut portée à mi-coteau, et les restes encore visibles de la tour que l'archevêque Barnoin fit construire sur le bord de cette nouvelle route permettent, d'en déterminer avec exactitude l'emplacement.

     Puis, à la fin du XVIIe siècle, la route fut portée sur le plateau même pour déboucher ensuite dans la plaine de Vénissieux par la descente de Saint-Fons. »

 

A noter deux mentions de l’ancienne église :

 Au VIIe siècle, lors de la translation  de Saint Didier (615) et vers le milieu du XIXe  avec la destruction de ses ruines, lors des travaux de création la ligne de chemin de fer.

Mais aussi celle de  la Tour  érigée par Barnoin, archevêque de Vienne. Ce prélat siégea vers  la fin du IXe siècle (886-899). Cet édifice est très probablement à l’origine du nom du « prieuré de la tour de Feyzin ». D’ailleurs,  Marcel Athanaze (2) évoquait la présence de vestiges d’une tour dans le secteur où a été aménagé le stade Pascal Dupuy.

 

(1) Paris-Lyon-Marseille

(2) Feyzinois qui compte aujourd’hui parmi les anciens (notes du webmaster)

 

L'ancienne église de Feyzin

Chers lecteurs, je suis actuellement en plein travail de restructuration de mon blog : recadrages de photos, ajouts, modifications d'articles, nouvelles références, etc. Cela prend du temps, car il me faut rechercher les documents pour par exemple refaire les scans. Et comme je n'ai jamais fait de classement rigoureux de mes archives numériques, tout cela est assez fastidieux ! Il faut aussi republier les vidéos qui avaient disparu, et je dois d'abord les insérer dans mon compte Youtube. A l'occasion de ce travail, je redécouvre nombre de documents que j'avais stockés, sans les utiliser ; voilà donc de quoi faire !

Mais bien que cela me demande du temps, et si l'envie vous prend, vous pouvez d'ores et déjà lire ou relire les articles "toilettés"...

Partager cet article
Repost0

Langage

Publié le par Oxymore

Langage

Je suis tombé par hasard sur ce livre ("Comment parler le belge", Philippe Genion, Points, 2015). Un ouvrage instructif et divertissant, l'auteur a ajouté beaucoup de pointes d'humour.

Mais que vient faire la langue belge dans ce blog?

A la lecture de ce livre, j'ai été surpris de rencontrer des mots et des expressions que je connaissais. Non que je connaisse la Belgique et le belge, mais j'ai découvert bon nombre d'éléments qu'on retrouve dans le parler lyonnais. Ce sont, je le rappelle, ma mère et ma grand-mère qui parlaient le lyonnais dans ma famille. Et curieusement, dans ce livre, j'ai trouvé un certain nombre de similitudes. Est-ce à dire que les dialectes dérivés du français ont tellement de points communs? C'est assez curieux à mon sens. Je n'ai pas encore approfondi la question. Mais toujours très captivé par le langage, j'ai voulu, à partir de ce livre, lister ici et faire partager les termes que l'on retrouve dans le parler lyonnais.

S'abaisser :     Comme en français, on s'abaisse à faire quelque chose d'indigne de son rang. Mais signifie aussi "se pencher"

Avoir beau (quelque chose) :     Exemples : "J'ai beau lui dire de mettre sa cagoule, il ne veut pas." Ou encore : "J'ai beau goûter de la cervelle, je n'aime toujours pas"

Bette(s) :     Toujours au pluriel. Légume dont on fait la djotte, connu en France sous les noms de blette et poirée (amusant, vu qu'une poire trop mûre sera dite blette). Plante herbacée dont on consomme les feuilles un peu comme les épinards, bien qu'elle soit en fait une cousine de la betterave.

Bien gentil :    Version courte signifiant "(Vous êtes) bien aimable". On peut dire "Il est bien gentil", comme en français, mais se dit aussi seul, accolé à un merci, "Merci, bien gentil", ou juste "Bien gentil"

Bisteck :     Raccourci usuel de l'anglais beefsteack, peu utilsé de nos jours, mais commun jusque dans les années septante. Son utilisation était due au fait que la plus grande partie de la population belge n'avait pas appris l'anglais à l'école, et ne connaissait donc pas, en l'occurrence, l'orteaugraeffe exacte de beef, ni de steack. Cette contraction a également eu lieu dans d'autres langues, le mot bisteco ou bisteca étant fort répandu dans les péninsules Ibérique et Ritalienne.

Cervelas :    Agglomérat de viandes incertaines compressées façon zeppelin ou tube.

Contre :    "Laisse la porte contre" : "Ferme la porte, mais pas complètement" (on la ferme, mais sans plier la poignée (...), afin que la porte repose contre le chambranle, mais sans être entièrement close).

Déjeuner : Repas du matin, au lever. Littéralement "cesser de jeûner" (comme en anglais : break the fast). Rompre le jeûne imposé par la nuit et le sommeil. Premier repas après le sommeil. Le repas de midi est le dîner, et le repas du soir le souper (...).

Disez :     "Vous disez ?" : "Vous dites ?" Faute qu'on fait exprès pour faire pédant : au lieu de dire "pardon", ou "kestadi" ou "hein", on pince les lèvres et on dit "vous disez ?".

Encore heureux :    Ouf.

En définitive :    A la fin, finalement, pour finir.

Faire la file :    Faire la queue

Fréquenter :    Sortir avec quelqu'un, courtiser.

Goutte :     Petit verre d'alcool. "Boire une goutte" signifie prendre un verre, en parlant d'un alcool ou d'une liqueur.

Malin :     Idiot, imbécile, crétin. "Mais non ça ne se mange pas, malin !!"

Mitraille :     Petite monnaie, petites pièces.

Ni une ni deux (faire) :     Sans hésitation. "J'ai fait ni une ni deux" : "Je n'ai pas réfléchi à deux fois".

Papier collant :     Adhésif [Je me souviens maintenant qu'on ne disait pas, enfants, du "scotch" mais bien du "papier collant" !]

Pétant (ou Pêtant) :     Mot dont l'accent aigu en français devient circonflexe en belge. Adjectif météorologique : il fait pêtant de chaud" : il fait atrocement chaud. Aussi temporel : "Je serai chez toi à 10 heures pêtantes" : 10 heures précises. [C'est plutôt la seconde acception pour le parler lyonnais]

Place :     Emploi, job. Avoir une bonne place : avoir un emploi sûr, sérieux, rémunérateur.

Rester :     Habiter, vivre. "Ou's'que tu restes ?- A Couillet."

Rognons :     Rein. Le terme est utilisé pour ceux qu'on mange, pas pour l'organe vivant.

Saligot :     Sale, sans gêne, qui mange salement (...) Parfois sexuel. [Ma grand-mère traitait le coq du poulailler de "saligot", voir article "Ma mémée des Razes"]

Six-quatre-deux :     Fait n'importe comment. "Un plan à la six-quatre-deux" : un plan incohérent, qui a été fait à la va-vite, sans préparation ni réflexion. Se dit aussi d'un objet mal conçu, ou trop bon marché pour être solide.

Tantôt :    Contrairement au français où il ne pointe que vers un passé récent, "tantôt" en Belgique, peut aussi pointer vers un futur proche. "A tantôt" : à tout à l'heure, on se voit plus tard.

Tirette :     Fermeture Eclair, fermeture à glissière

Zieuter :     Regarder, observer, surveiller.

Langage

J'ai ainsi choisi dans le livre de Philippe Genion la plupart des mots et expressions qui m'ont rappelé le parler lyonnais (pour chaque référence, j'ai donné souvent un extrait de la définition proposée par l'auteur).

Si vous êtes intéressé-e par le parler lyonnais, voyez dans ce blog les articles consacrés à ce thème.

Partager cet article
Repost0