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Le parler lyonnais

Publié le par Oxymore

Chers lecteurs, pour débuter l'année, que je vous souhaite excellente, voici un texte (envoyé par C.L.) avec mots et expressions de chez nous. Dans ce blog, nous avions déjà évoqué la question de la langue lyonnaise, voir les articles suivants :

- Parenthèse langagière (28 octobre 2018)

- Le patois de Feyzin (26 janvier 2014)

- Allez les gones (10 janvier 2009)

POUR LES LYONNAIS ET LES NON-LYONNAIS

Si vous n'êtes pas Lyonnais d'origine, on ne vous en veut pas, mais vous arriverez bien à deviner. 
Si dans la cour de récréation quand tu étais un gentil petit boson grignet,tu jouais aux gobilles, avec les autres gones. Si Guignol et Gnafron t'ont fait rire, si tu sortais avec ta berthe à la main quand le laitier passait, Si entre deux allées au coin d'une traboule une fenotte avec de beaux tétets te propose sa rosette pour accompagner ta flûte avec une molette de beurre à condition que tu lui rinces le corgnolon avec un canon à la douce chaleur d'un phare. Si après tout ça vous décidez de vous faire péter la miaille dans une cadole à l'abri du cagnard ou d'une radée. Si tu ne chasses pas le miron résidant dans ces lieux à coups de gadins. Si le lendemain matin pour la remercier tu lui mets une pogne dans sa panière, Si tu sais que les gratons viennent d'un cayon ou d'une caye. Si tu décides de te faire un mâchon dans un bouchon, en commençant par des carottes rouges ou bien un clergeon accompagné d'une petite crique (ou encore d'un groin d'âne accompagné de gendarmes) suivi d'un tablier de sapeur ou d'une quenelle (voire d'un gratin de cardons) et en finissant par une cervelle de canut sans veson, le tout arrosé d'un pot de beaujolpif. Si tu n'as pas peur de poquer, faire un carreau ou un brochet et si tu sais te tenir à cacaboson sans faire un patacul pour réussir un biberon, et en évitant les grattons afin d'avoir la gagne, Si tu connais la ficelle pour grimper Fourvière et si tu sais dérambouler sur une rampe de la Croix Rousse comme faisaient les canuts.
Si chaque fois que tu es en voiture derrière un 42 qui trafique tu te dis qu'il fait malice avec ses poteaux carrés, 
Si tu sais te servir d'une patte mouille pour nettoyer ou d'une filoche pour aller faire tes commissions à la Halle et ramener un Jésus, un    claqueret, quelques porots ou des clinquettes. Si tu as été réveillé le matin par le bruit du camion des âniers ou par le cri du pati. Si les noms de Berliet, les frères Lumière, Bocuse, Bernarchon, Mérieux, Pradel, l'abbé Pierre, St Exupéry, Decitre te sont familiers,
Si tu connais ou a vécu tout ça, c'est que tu n'es plus dans les brouillards du Rhône et que tu es bien un vrai gone de Lyon.
Et comme disait la mère Cottivet : « En descendant, montez donc voir le petit comme il est grand !»


Mais tout l'monde peuvent pas êt'de Lyon, y'en faut ben d'un peu partout. 
 

Cherches-tu femme fidèle et douce. Prends la ficelle pour la Croix-Rousse
Si te la veux vive et gentille. Prends le tramevet de la Guille

Si tu l'espères sage et pas fière. Grimpe de pied jusqu'à Fourvière.
Mais si tu veux bonheur et paix. Remplis ta cave de beaujolais ! ...

La Mére Cottivet, pour la seconde photo dans le théâtre de Guignol
La Mére Cottivet, pour la seconde photo dans le théâtre de Guignol

La Mére Cottivet, pour la seconde photo dans le théâtre de Guignol

Si vous désirez une "traduction" de certains mots ou expressions, vous pouvez me le demander en commentaire.

Je ne saurais trop vous conseiller l'excellent ouvrage de Gilbert Salmon, Le parler du Lyonnais (Christine Bonneton éditeur, 2010).

Le parler lyonnais

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